Témoignage d’Urszula

 

Septembre 2010 est une grande période  dans ma vie puisque c’est celle de mon mariage mais elle marque aussi le début d’un passage difficile. Avec mon mari, nous sommes partis en voyage de noces juste après ce grand évènement. Ce voyage va être à l’origine de mon embolie  pulmonaire.

 

C’est mon premier long trajet en avion.  Après avoir dormi tout le voyage sans bas de contention, je suis arrivée là-bas avec les chevilles totalement gonflées. Après une nuit avec les chaussettes de contention de mon mari, les chevilles avaient retrouvé leur taille normale. Quelques jours après, sur une plage paradisiaque, je me suis prise une vague de plein fouet. C’est alors que les douleurs thoraciques et des problèmes de respiration ont commencés. J’ai fini le voyage avec ces problèmes qui me dérangeaient. Le retour s’est toutefois déroulé sans souci.

Durant le mois d’octobre et de novembre, j’ai été régulièrement  gênée par ces mêmes douleurs. Mi novembre 2010, celles-ci m’empêchaient même de dormir correctement. Après un rendez vous chez l’ostéopathe et le médecin, mon mari a finalement décidé de m’emmener aux urgences. Après quelques examens,  les médecins m’ont interdit de me lever. Verdict : phlébite et embolie pulmonaire. Qu’est ce que c’est ? Est ce que c’est grave ? Je n’ai même plu le droit de me lever pour aller aux toilettes ? Pour moi, ça ne doit pas être très grave.  Les médecins me transfèrent d’hôpital. Je vais passer 15 jours la bas dont 4 sans pouvoir me lever. Durant ces 15jours, je passe une batterie de test qui révèle une embolie pulmonaire massive et bilatérale faisant suite à une phlébite.

 

Je me rends compte de la gravité et de l’importance de mon cas à mon retour chez moi : Quelques jours d’euphorie mentale puis un retour sur terre rapide. Il me fallait 2heures pour pouvoir lancer une machine à laver après plusieurs essais et période de repos.. Je passe mes journées alitées alors que je suis plutôt d’un naturel dynamique. Il me faudra plus de deux mois pour retrouver un rythme  correct et reprendre le travail.

 

Depuis cette période, je suis sous anticoagulant et je porte des bas de contention.  Le traitement est contraignant avec une prise de médicament tous les soirs (comme la pilule, cocasse quand on y pense), et une prise de sang toutes les semaines. Les bas de contention peuvent être sexy mais quand on les porte tous les jours c’est une vraie contrainte. Ils sont difficiles à mettre. Comment aller à la plage, avec, en été ou même à la piscine ? Comment s’habiller avec ca ? Comment les supporter quand il fait 30° dehors ?

 

Je n’ai pu reprendre les exercices physiques que 6 mois après l’embolie pulmonaire. Je n’avais donc pas de moyen de me défouler.  De plus à chaque douleur dans le mollet, j’avais l’impression que j’étais en train de refaire une phlébite. Ces angoisses m’ont fait faire un nombre important de nuits blanche, de visite chez le médecin et aux urgences, et examens.  Psychologiquement, cette maladie a eu des répercussions. D’ailleurs, je suis toujours suivi psychologiquement.

 

Et au fur et à mesure du temps et de mes lectures sur le net, je me rend compte que cette maladie a UNE origine principale : Ma pilule YAZ qui est de troisième génération. J’ai commencé à prendre la pilule à l’âge de 16 ans pour réguler des problèmes d’acnés. Ma gynécologue m’a prescris la Yaz à deux reprises à des périodes distinctes pour régler le même souci.  Malheureusement pour moi ( et je n’en étais pas au courant au moment de ma prise de pilule), j’ai une résistance à la protéine C et une mutation du facteur V Leiden. C’est du chinois pour vous ? Et bien pour moi aussi. Mais tout ce que je sais, c’est que ces anomalies et la prise de pilule était comme une bombe à retardement dans mon corps. Le voyage en avion et le sommeil sans bas de contention en ont été le détonateur.

 

Bien sur, je m’en sors plutôt bien car j’aurai pu mourir. Cependant à 26 ans on ne s’attend pas à avoir une maladie aussi importante. De plus je sais que lors de mes futures grossesses il me faudra être en permanence sous surveillance et sous anti-coagulant. Mes futurs enfants auront ils les mêmes anomalies ? J’angoisse  déjà à l’idée de reprendre l’avion alors que je rêve de voyager. Combien de temps me faudra-t-il pour ne plus avoir d’angoisse.

 

Je suis extrêmement remontée et en colère parce que l’on ne m’a jamais mis au courant de ces dangers et qu’une simple prise de sang aurait pu empêcher de rendre ma vie et celle de ma famille difficile. En cette période de crise, ne pourrait on pas empêcher toutes ces dépenses importantes autour de cas comme le mien par un simple examen avant la première prise de pilule. Je veux profiter de la vie maintenant mais je veux que toutes les filles et femmes sachent ce qui peut arriver.