Bonjour
Je suis praticien hospitalier en médecine polyvalente et je souhaiterai apporter mon témoignage en temps que père
Ma fille de 16 ans  prenait une pilule deuxième génération prescrite et suivie par un confrère de ville.
Début octobre 2011, j’ai constaté chez elle un essoufflement anormal à l’effort  qui  a conduit à faire un bilan clinique biologique radiographique et échographique dont les résultats reviendront normaux.
Dimanche 13/11/2011 à 18h30, allongée depuis trois jours pour une banale gastro-entérite, ma fille s’est plainte d’un malaise et a fait un arrêt cardio-respiratoire dans mes bras. J’ai vu ma fille mourir.
C’est grâce à des reflexes conditionnés que j’ai entrepris une réanimation d’urgence  avec respiration artificielle et massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des pompier s et que la fonction cardiaque a pu reprendre.
Le diagnostic aux urgences de l’hôpital fut sans appel : cœur pulmonaire aigue sur embolie pulmonaire massive ; pas de facteur de risque autre que la pilule.
Au moment où j’écris ces lignes, ma fille vient de sortir de réanimation pour le service de soins intensifs de cardiologie avec un pronostic favorable.
Que dire : la vie de ma fille à tenu à un cheveu grâce à l’accumulation de la rapidité de différents intervenants sur un hasard extraordinaire.
Rétroactivement et sans blâmer mes confrères, il a manqué en octobre un dosage simple qui devrait faire partie du bilan systématique de surveillance d’une pilule. Il s’agit des D-dimères,  marqueur potentiel des phlébites. Ce simple petit dosage aurait pu anticiper sur la catastrophe.
La pilule est trop banalisée. Elle reste un médicament avec tous les risques d’une molécule étrangère au corps.
Certains problèmes sont exceptionnels, un sur un million, mais quand vous les prenez dans la face, c’est à 100%.
Dr Thierry B.