J’ai commencé à prendre la pilule à l’adolescence, comme beaucoup de jeunes filles. La première, Diane 35, devait d’ailleurs essentiellement contribuer à soigner mon acné. Par la suite, j’ai eu Méliane puis Carlin, sa version générique.
En 2009, j’ai demandé à changer pour l’anneau Nuvaring. A l’époque on parlait déjà des risques liés à la pilule. Il existait peu de données sur l’anneau mais je me disais qu’il présenterait peut-être moins d’effets secondaires (la voie d’administration différente fait que les hormones ne passent pas directement par le foie comme c’est le cas avec la pilule).

Et pourtant, à 33 ans, thrombose + embolie.  Je ne fumais pas, j’étais sportive, sans antécédents personnels ou familiaux. Je n’avais pas non plus subi d’opération, ni fait de voyage en avion ou accouché.  Jamais je n’aurais imaginé pouvoir être victime d’un tel accident.
En recherchant les facteurs de risques, les médecins ont découvert la mutation sur le gène de la prothrombine (facteur 2). Pour l’instant, aucun autre n’a été mis en évidence.
Tous les facteurs de coagulation n’ont pas encore été testés. Pour en savoir plus, je dois attendre la fin du traitement anticoagulant qui doit durer 6 mois minimum.

Donc j’attends. Mais si, au final, on ne met en évidence que la mutation sur la prothrombine. Il est clair que l’anneau aura joué un rôle très important. Grâce à Marion Larat (merci !), on ne parle que de cela depuis décembre, et mon médecin traitant en doute encore…

Il me semble essentiel d’informer les femmes sur les risques de ces contraceptifs oestro-progestatifs (pilules, anneau, patch) afin qu’elles puissent choisir leur contraceptif en connaissance de cause.
Par exemple, il est possible de n’utiliser que des préservatifs lorsqu’on a très peu de rapports sexuels et qu’on s’estime capable d’y recourir systématiquement (en cas d’accident, type « préservatif qui craque » il y a toujours la pilule du lendemain).
Celles qui préfèrent une contraception au long cours et sont à risque d’accident thrombo-emboliques peuvent utiliser des progestatifs seuls (en cas de pilule préférer Lutéran, c’est celle avec laquelle les médecins ont le plus de recul) des méthodes non hormonales (stérilet)…

J’ai lu aussi des témoignages de jeunes femmes très satisfaites de leur pilule : plus de problème de peau ou de maux de ventre, règles régulières etc. Il faut savoir que l’accident thrombo-embolique ne prévient pas. Il se met en place progressivement de façon insidieuse. J’étais moi-même très satisfaite de l’anneau Nuvaring, je le recommandais, même, pour son côté pratique. J’aurais sans doute pris d’autres options si j’avais eu conscience des risques.

La contraception dans la vie d’une femme, se compte en dizaines d’années ! Les chiffres donnés dans les médias sont pour un an. Il ne suffit pas de multiplier pour avoir le risque sur trente ans mais il est sûr qu’il est beaucoup plus important.
Les accidents thrombo-emboliques (phlébite, AVC, embolie pulmonaire…) ne sont pas toujours mortels, heureusement, mais souvent traumatisants (douleurs, hospitalisation, crainte de la récidive…). Ils ont souvent des conséquences à vie (handicap, pb cardiaque, port de bas de contention, jambe qui gonfle dès qu’il fait chaud…). Il faut tout faire pour les éviter.