Lundi 19 octobre 1998 au matin, je quitte l'immeuble d'une résidence universitaire de Saint Martin d'Hères pour me rendre chez mon kinésithérapeute qui me soigne pour lombalgie depuis 1 semaine. Prise d'une violente douleur dans la poitrine, je me suis évanouie au milieu de la rue. A mon réveil, des étudiants sont en train d'appeler les pompiers. Cela faisait 1 mois que j'étais essouflée tous les jours et une semaine que j'étais traitée pour lombalgie.
1 semaine avant, je m'étais rendue au service de médecine préventive de l'université qui m'avait diagnostiqué cette lombalgie au vues de la douleur vive que je ressentais au milieu du dos. Cette douleur était si vive qu'elle m'empêchait de dormir et que je n'étais bien ni assise, ni couchée, ni debout.

Les pompiers m'ont donc emmené à nouveau auprès des services de médecine préventive de l'université. Je me souviens de frissons intenses avant l'ambulance vers l'hôpital. L'interne qui m'accueille a immédiatement suspecté l'embolie et déclencher les examens nécessaires à son diagnostic. Je n'étais pas fumeuse, seulement de façon passive, et j'étais sous TRINORDIOL. Après 3 jours en soins intensifs et une fibrinolyse, j'ai encore passé 10 jours en soins paliatifs puis 2 semaines de repos complet.
Dès le diagnostic, les médecins m'ont dit que je devais arrêter la prise de tout contraceptif hormonal, du moins tant que les causes racines n'auraient pas été identifiées.

Ensuite, port de bas de contention et traitement anti-coagulants pendant 6 mois avec examens réguliers débouchant sur une très nette amélioration. J'ai pu arrêté le traitement et je ne suis maintenant soumise qu'à un suivi spécifique en cas de facteurs augmentant le risque de récidive, à savoir : vols longs courriers, allitement, grossesses.

1 an après, j'ai découvert que je disposais d'une mutation génétique entraînant des troubles de la coagulation. L'histoire et les différentes analyses faites par certains membres de ma famille n'ont pas permis de retrouver l'origine de cette mutation.
Cette mutation est apparement présente chez 3 % de la population d'après l'hématologue qui me suit. Si c'est le cas : pourquoi ne rend-on pas obligatoire ce type d'analyse avant la prise de contraceptifs hormonaux ? C'est pour ça que je témoigne, pour que l'on ne joue plus avec la santé des jeunes femmes. J'avais 20 ans, aujourd'hui j'en ai 35 et 2 enfants et je profite de chaque instant à 100 000 % !