Ma fille mène une vie saine, alimentation très diététique et sport (yoga, pilate, natation, marche, etc) mais prenait la pilule Melodia.

Un mercredi, en rentrant de voyage, elle a eu comme une douleur dans le dos qui nous a plutôt fait penser à un petit nerf coincé ou déplacé (on manipulait des étagères).

La douleur s’est amplifiée durant la journée au point de l’empêcher de dormir la nuit. Dès la première heure le jeudi matin, son médecin traitant lui a fait deux piqures (intraveineuse et intramusculaire) pour la calmer et dit : « Si dans 30 mn la douleur persiste allez aux urgences ». 20 mn plus tard, tous les muscles étaient très détendus mais cette pointe dans le dos persistait : aux urgences, les examens ont révélé une pancréatite aiguë.

De ce fait, elle a été transférée au service gastrologie où le médecin a effectué des échographies. Les organes (pancréas, foie, etc) étant parfaitement sains, il a pensé à une pancréatite issue d’une réaction alimentaire ou autre et, sans diagnostiquer précisément l’origine, a fait annuler le scanner demandé par le Services des urgences dès son arrivée (mais placé en liste d’attente), fait stopper les perfusions et a autorisé la sortie de l’hôpital, pensant que tout allait « rentrer dans l’ordre ».

De retour à la maison, alors que l’effet des perfusions s’estompait la douleur dorsale re-devenait plus aigüe, voire insupportable au point que dès le vendredi matin elle était de retour aux urgences, placée sous morphine. De nombreux examens – y compris une fibroscopie extrêmement douloureuse vu son état – ont été effectués, sans diagnostic cohérent.

Le lundi matin, le médecin chef du service est arrivé et à fait faire de nombreuses investigations en urgence, notamment radio et scanner, en s’intéressant aux zones pulmonaires : à 17h il a décelé l’embolie pulmonaire.

En fait, rétrospectivement, la phlébite a bien eu lieu sans que ma fille n’ait pu donner un sens au fait d’avoir durant quelques temps ses jambes enflées. Ensuite, le caillot de sang s’est – heureusement localisé – « coincé » pourrait-on dire – dans l’artère, à quelques centimètres du cœur. Et en déclenchant l’embolie, le poumon a perdu du liquide pleural qui en s’épanchant est venu irriter le pancréas, déclenchant à son tour une pancréatite aiguë qui n’était qu’une des « conséquences » de l’embolie pulmonaire.

Aucune investigation n’a eu lieu à l’hôpital sur le mode de contraception de la patiente, contraception qu’elle a d’ailleurs continué à prendre à l’hôpital jusqu’à ce que je la mette en garde sur les effet emboligènes de la pilule. Mais à aucun moment le personnel médical n’a fait de rapprochement entre la pilule et l’embolie.