Bonjour à toutes et à tous (car j'espère que les hommes se sentent concernés aussi). J'ai mis longtemps avant de me décider à témoigner car pour moi mon accident thrombolique était loin derrière moi et surtout j'avais du mal à me considérer comme victime (j'ai toujours du mal d'ailleurs).

En Janvier 2004, alors âgée de 16 ans et sous pilule (minidrill) je souffre de douleurs abdominales et rénales si fortes que je suis contrainte d'être conduite aux urgences. Les urgentistes me font scanner et échographie mais ne décèlent rien et me renvoient chez moi en affirmant à mes parents que je simule pour ne pas aller au lycée. Cependant, mes douleurs persistent et se déplacent, j'ai à présent de plus en plus mal aux jambes et des difficultés à me déplacer. Je passe une semaine de plus chez moi jusqu'à ce que ma mère appelle sos médecins. Le médecin trouve que mes jambes sont anormalement gonflés, il appelle une clinique spécialisée dans les maladies veineuses et m'obtient un rdv en urgence. Je suis amenée en ambulance au rdv. Suite à l'echo-doppler le verdict est sans appel thrombose veineuse poplitéo-fémoro-iliaque bilatérale avec extension à la veine cave sus-rénale. Traduction caillots de sang dans les veines des jambes, reins et dans la veine cave sous le coeur. Sur le moment je n'ai rien réalisé mais (si l'on peut dire) j'ai eu beaucoup de chance. Je reste trois semaines à l'hôpital car les médecins craignent un peu que mon caillot sous le coeur se déplace. Mais sous l'effet des traitements mon état se stabilise. La pilule m'est alors interdite et on me demande juste si je fumais et buvais, ce qui n'était pas le cas. Les examens sanguins révèlent que je n'ai pas d'anomalie de la coagulation et les médecins ne me donnent pas plus d'explications sur cet accident.
Suite à cet accident, je suis sous anti-coagulant pendant 3ans avec port des bas de contention obligatoires été comme hiver.
A présent, 10 ans se sont écoulés, je n'ai plus de traitements mais pour ma qualité de vie je suis obligée de continuer à porter des bas de contention, je peux évidemment m'en passer pendant quelques jours mais très vite je ressens des douleurs dans les jambes accompagnées de gonflements.
Le lien entre la prise de minidrill, pilule de 2eme génération et ma thrombose n'a jamais été clairement établi par les médecins, cependant, il m'est interdit à vie de prendre une pilule avec œstrogène.

En lisant les témoignes, je sais que j'ai eu bcp de chance car je n'ai fait ni avc ni embolie pulmonaire et même s'il me reste des douleurs dans les jambes, mon état de santé est redevenu presque identique qu'avant la thrombose (tous les caillots se sont résorbés au cours des 3ans de traitement).

Je souhaite donc à présent surtout mettre en garde les femmes et jeunes filles contre les méfaits de la pilule toutes générations confondues et les enjoindre à consulter leur médecin dès qu'elles ont des douleurs inhabituelles (jambes, reins, poitrine) qui surviennent après la prise d'un contraceptif oral et surtout ne pas penser qu'un gonflement des jambes est dû uniquement à la chaleur. Bon courage et bonne continuation à toutes.