Je m’appelle Alexia et j’ai 20 ans. Le 15 novembre 2017, les premiers symptômes de mon embolie pulmonaire sont apparus. J’ai couru pour ne pas arriver en retard en cours et je n’arrivais pas à reprendre mon souffle. Il m’a fallu bien 30 minutes assise pour « calmer » mes battements de coeur et retrouver une respiration normale. J’avais aussi des douleurs dans le thorax. La journée se passe sans souci et j’en oublie mon « petit » problème du matin. En finissant mes cours, une forte douleur me prend d’un coup dans mon dos… je me rendais chez ma physiothérapeute donc me suis dis qu’elle pourra me débloquer celui-ci en un rien de temps. Le soir à la maison, je commence à avoir des douleur abdominales, sous les poumons, je me tordais de douleur. J’ai pris un dafalgan et suis allée me coucher en pensant que le lendemain matin tout irait mieux.

Le lendemain matin, 16 novembre 2017, je me lève le matin et me sens mieux. Après une trentaine de minutes debout, je commence à voir flou et décide de rester à la maison pour la journée et j’ai bien fait ! Je reste au lit toute la journée et mon état est moyen. Ayant un rendez-vous le soir que je ne pouvais pas rater, je vais me préparer. En sautillant pour mettre mon jeans, mes essoufflements recommencent et commencent à m’inquiéter. A la fin de mon rendez-vous, qui était dans un sous-sol, je remonte les escaliers pour me rendre chez moi à pieds. Les essoufflements s’intensifient et mon coeur bat de plus en plus vite, les douleurs au thorax sont de nouveau présentes et s’intensifient. Je cherche mon téléphone pour appeler mon papa pour qu’il vienne me chercher mais bien entendu… j’avais oublié mon téléphone chez moi ce soir-là. Je prends mon courage à deux mains et continue mon chemin, je n’étais qu’à 10 minutes de chez moi. Plus j’avançais et plus je me sentais partir. A mi-chemin, j’ai dû m’asseoir par terre, dans la rue, pour reprendre mon souffle; j’étais sûre d’une chose et je me le répétais en boucle dans la tête : « Alexia, tu es en train de mourir ». Je me relève après 10 minutes par terre et une fois chez moi, m’effondre en sanglots car je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Heureusement pour moi, ma belle-mère qui est assistante médicale me prend la tension et calcule mes pulsations, qui étaient à 120 battements par minutes alors que j’étais couchée et reposée. Après le souper, nous décidons d’aller aux urgences où ils m’ont tout de suite pris en charge (souvent, on attend bien 3 heures !)

En arrivant aux urgences, j’ai tout de suite expliqué que j’avais un anneau contraceptif « NuvaRing » depuis un mois. Mon gynécologue me l’avait prescrit car il soupçonne que je suis atteinte d’endométriose. Cet anneau était surtout pour couper mes règles… Je devais le laisser 23 jours au lieu de 21 et tout de suite en remettre un nouveau. Dans la salle des urgences, j’ai eu le droit à un électrocardiogramme et à je ne sais combien de prises de sang. Mes pulsations sont montées à 150 battements par minutes. La doctoresse arrive pour m’ausculter et me parle d’embolie pulmonaire, qu’on allait me passer un scanner thoracique. J’avais déjà entendu parler d’embolie pulmonaire sans vraiment savoir ce que c’était. Je fais des recherches sur mon téléphone pour en savoir un peu plus et on m’emmène au scanner. Après le scanner, le constat tombe : Embolie pulmonaire centrale bilatérale. Je m’effondre. La doctoresse m’explique que je vais devoir rester aux soins intensifs, que j’avais bien fait de venir… qu’il était temps de venir aux urgences. J’entendais ce qu’elle me disait sans vraiment l’écouter. Elle m’explique ensuite qu’il faut me poser une sonde urinaire… quel cauchemar ! J’étais entourée de personnes tristes, sous le choc ? Je voyais ma maman pleurer, les infirmières n’avaient pas le sourire non plus. Mon copain au téléphone aussi, pleurait. Et j’étais là, dans ce lit et me suis répété que j’avais failli mourir. Je suis restée environ 2 jours et demis aux soins intensifs. Je suis ensuite restée 2 jours dans une chambre « normale ». A ma sortie, je suis sous l’anticoagulant Xarelto.

Mais mes soucis ne s’arrêtent pas là… après deux semaines sous Xarelto, je commence à ressentir des effets secondaires. Vomissement, fièvre… et j’avais de nouveau mal au thorax. Je vais chez mon médecin qui m’envoie faire un scanner en urgence pour être sûr, et voir si je ne fais pas une infection pulmonaire. Heureusement, rien de tout ça et bonne nouvelle : je n’avais plus aucune trace de l’embolie ! Je retourne chez mon docteur plusieurs fois dans la même semaine à cause de douleurs dans tout le corps. Il m’envoie à l’hôpital pour qu’on me fasse un Doppler mais à l’hôpital ils n’ont rien voulu entendre et m’ont juste fait une prise de sang en me disant que j’avais la grippe, que c’était impossible d’avoir tous les effets secondaires du Xarelto réunit. Je rentre chez moi en colère. Plus les jours passaient, moins je n’arrivais à me lever. J’étais comme paralysée. Mon médecin me fait donc arrêter le Xarelto et décide de me mettre sous Sintrom et c’était la meilleure des choses à faire !

J’ai vu mon gynécologue qui m’a clairement dit : « Vous avez de la chance, ça aurait pu être pire. Le caillot aurait pu monter au cerveau ». Oui… ça aurait pu être moins pire aussi. Il m’a aussi dit qu’on ne pouvait pas prouver que c’est à cause du NuvaRing que j’ai fait une embolie pulmonaire mais je suis persuadée que lui. Je suis en colère contre mon gynécologue. De plus, il a dit que le caillot aurait pu monter au cerveau mais c’est impossible. Mon médecin m’a expliqué que le caillot ne pouvait pas monter plus haut car il n’y a rien plus haut… Super le gynéco !

Aujourd’hui, cela va bientôt faire trois mois que j’ai eu mon embolie pulmonaire et j’y pense chaque jours. Je commence à récupérer mon souffle peu à peu. Niveau moral ce n’est pas ça tous les jours mais j’ai la chance de me dire que je suis en vie. Cette épreuve a complètement changé ma vie et je suis différente. Je remercie toutes les personnes qui se sont occupées de moi à l’hôpital. Profitons de la vie un maximum, nous ne sommes pas immortels et la mort peut venir plus tôt qu’on ne le pense.